L’entreprise: agrégateur social ?

La fin de l’année est traditionnellement le moment où l’on fait le point avec l’entreprise, on dresse des bilans et on se projette sur l’année à venir. En cette veille de fêtes, la plupart des entreprises ont célébré où sont sur le point de célébrer sous une forme ou sous une autre, la fête de la Nativité, en invitant les familles des salariés à la sacro-sainte fête de Noël de l’entreprise… Tout ce beau monde  employés, managers et directeurs rassemblés autour du sympole païen, qu’est le sapin, symbole de renouveau et d’éternité. Comme si en cette de période de crise, l’entreprise avait besoin de se rassurer en rassemblant tout ses ouailles. Elle en profite pour affirmer tout haut sa pérennité.

Ces moments sont propices et sont nécessaires pour renforcer les liens entre individus et assurer la cohésion du groupe. Là où le bât blesse c’est quand ont lieu les dérapages entre deux coupes et un toast… la frontière entre vie privée et vie professionnelle s’atténue, l’alcool aidant les masques tombent. En adossant un rôle, l’individu participe à cette mise en scène générale qui sans cela ne permettrait pas de jouer son rôle social. Il y a donc dans ces réunions “festives” de bureaux une sorte de code commun à tous qui permet à tous les acteurs de jouer le “je” tout en jouant son jeu.  Pour Weber, en effet, « l’action humaine est orientée significativement par rapport à autrui », et les phénomènes sociaux s’expriment à travers l’individu. Chaque monde, chaque univers social joue différentes scènes ce qui nous pousse à endosser différent rôles.

Pour Emile Durkheim, le père de la sociologie moderne, les rites sont  l’occasion de “renforcer les sentiments d’appartenance” pour sauver “les individus du désordre”.  Sa lecture du fait social est d’autant plus intéressante qu’elle tente à démontrer comment dans une société de plus en plus individualisée, les rites sont vecteurs de solidarité: partage d’une histoire commune, d’un code commun, d’une proximité.  L’entreprise remplit une fonction sociale, d’où l’importance des rites comme celui du repas de noël.

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